Momon Maguy Chayne Sporting-Club Salonais Rugby Salon

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Momon et Maguy    Si loin, si proches

La vie continue

     Et puis un jour, le 22 Août, « Les Français sont là » car ce sont les français du général Monsabert qui, avec les résistants, ont libéré la région. La joie des uns, la tristesse des autres et le chagrin pour nous, qui, à deux mois près, aurions fêté cette libération tant attendue. Je suis allé voir tondre les filles à boches, des copines d’école, qui c’est vrai, avaient fait la nouba pendant deux ans avec l’occupant, mais qui en feraient autant avec les noirs américains. Je suis aussi allé voir fusiller Prometole, le gars qui avait conduit les allemands jusqu’au pied du maquis de Ste Anne, un nazi notoire, et qui s’en faisait une gloire. Mais c’est peu en face de ceux que l’on ne verrait plus jamais. Tous les soirs, j’allais au cimetière, la tombe – car papa et Paul étaient ensemble- était un vrai jardin, ça me faisait du bien d’être là pendant que tout Lambesc dansait, chantait ou se déchirait. Moi, je parlais aux miens qui dormaient sous mes fleurs. Le chagrin et les regrets sont toujours les mêmes, et maintenant, au seuil de mes soixante-dix ans, ça me fait tout drôle. Que dirait Paul d’une fiancée neuf fois grand-mère, et papa qui avait juste ton âge, Annie ! J’ai souvent très envie de les voir revenir, tout en sachant très bien que c’est impossible, mais quelle horreur auraient-ils de me retrouver troisième âge ! Que de choses en moi et dans ma tête…




  

     Puis, les années ont passé. En 45, grand-père a refait la maison, nous sommes revenus au quartier de la Gare, mais plus rien n’avait le même goût, et je ne pensais qu’à une chose, quitter Lambesc et ne plus vivre dans ce quartier qui n’était plus le même. Je venais de plus en plus souvent en vélo à Salon, un vélo neuf que je m’étais acheté avec l’aide de maman, bien sûr.


      Nanot s’est mariée en Août 47, je connaissais alors Momon, trois-quarts aile du Sporting dont tonton était président, et les choses ont fait qu’en Janvier 50, nous nous sommes mariés, six ans après la mort de Paul, mais pas en blanc, pas à Lambesc, et à neuf heures du matin. Que vous dire?

      La page d’un livre merveilleux était tournée, et je n’ai vécu que pour avoir des enfants, beaucoup si possible. Et comme Momon, fils unique, était de mon avis, onze mois plus tard nous arrivait Annie, au milieu de toute la famille réunie, sauf Momon que l’accouchement effrayait un peu. La joie était entrée chez nous, et elle ne m’a jamais quitté depuis, la joie d’avoir des enfants bien à moi. Après six ans, je n’avais plus de marques, j’ai pu aller facilement à Lambesc chez maman, au cimetière souvent, ma jeunesse était finie.

Le mariage de Jeannette et Francis

et

Les fiançailles de Maguy et Momon