Momon Maguy Chayne Sporting-Club Salonais Rugby Salon

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Momon et Maguy    Si loin, si proches

   Quel beau métier ils faisaient tous les deux, je peux dire tous les trois, car mémé travaillait dur, je m’en rends compte maintenant. Je la voyais vieille, elle était née en 1973, donc en 1927 ou 28, elle avait dans les 55 ans, mais elle était usée par ce travail, et toujours en jupes longues, le chignon quillé sur le sommet du crâne, rouspétant, râlant sans arrêt. Mais elle avait une grande tendresse pour moi, elle me menait toujours au poulailler chercher le premier œuf de la journée, quand on entendait la première poule qui avait pondu. J’avais droit au lait de poule, et à la crème du lait, qu’elle prenait avec ses doigts sur la casserole, tellement cette crème était épaisse, quel régal ! Je garde de tout ça un souvenir très doux et très profond.

  

  

   Mes grands-parents Turc formaient un couple à la Dubout : Lui un mètre quarante-neuf, tout en muscles, calme, doux, déjeunant tous les matins d’une soupe de riz au lait sucré qu’il se faisait lui-même ; elle, un mètre soixante-dix au moins, toute en miches, ronchon, rouspéteuse, qui partait se jeter au canal en hurlant au moins une fois par semaine, ce qui ne troublait pas plus que ça mon petit grand-père : «  T’en fais pas petite, ça fait trente ans qu’elle me fait ça, n’aie pas peur, elle va revenir ». Et elle revenait toujours, puisqu’elle est morte de sa belle mort, en 1953, Annie, tu avais trois ans.

Grand-père, lui, né en 1870 a vécu jusqu’en 1955, les criailleries de grand-mère ne l’ont pas fait mourir ! D’ailleurs, il l’a trompée toute sa vie, lui, si petit, elle si grande, mais ça, c’était leur vie à eux, bien que j’ai souvent servi d’alibi à pépé : Il me menait au jardin, me posait au milieu des fraisiers(les meilleures fraises que j’ai jamais mangées) et il disparaissait systématiquement tout le temps de ma récolte de fraises. Il a fallu qu’un jour, j’étais plus grandette, six ou sept ans peut-être, où il tardait à venir me retrouver, j’aille chez la voisine du jardin mais chut… Après, je n’ai plus eu droit aux fraises, il a dû se passer de moi.


  

Maguy à côté de mémé Turc

(née Julie Dany)

Pépé et Mémé Turc
au mariage de Léa et Marcel

Pépé (Auguste) Turc
avec Jeannette