Momon Maguy Chayne Sporting-Club Salonais Rugby Salon
Momon et Maguy Si loin, si proches
Les filles
Les années ont passé, premier vélo pour Annie, tricycle pour Nicole, Annie pas plus ravie de son vélo que de l’auto rouge, mais on était heureux, sans un sou, mais heureux. Je cousais toujours, pour Mme Salle, pour un magasin de jupes provençales, pour Lignan, pour Stoffati, toujours pour pas grand-chose, mais ça payait les cahiers et les fournitures d’école, les cartables, les tabliers, les souliers « Mod’huit » toujours. Momon travaillait toujours chez son père, maman nous dépannait souvent, les filles, vous alliez en vacances chez elle à Lambesc, sauf pour les grandes vacances, où de 55 à 61, on est allé au Relais. Maman louait à Beaujeu, à 5 km, et nous nous voyions tous les jours. Momon, je l’ai déjà dit, venait toutes les semaines, et là, le dimanche, on faisait les cols de la vallée de l’Ubaye, presque tous, c’était la fête, on partait avec les petites et on emmenait la Piou, ce sont des souvenirs magnifiques ! C’est d’ailleurs au Relais que nous avons commandé notre troisième enfant, un garçon, bien sûr pour papa ! Et ce fut Colette ! Moi, je n’en ai jamais eu aucun regret, j’aimais mieux trois filles que trois garçons, et puis, depuis 1944, je prends la vie comme elle vient : Une naissance est une telle joie pour moi que le sexe n’a jamais compté, c’étaient mes petites bien à moi !
Puis Lalie est née après des vacances à Fos, car on avait changé nos vacances : Plus de location à la montagne, mais dès 62, camping à la mer. Fos, à ce moment-là, c’était le paradis, camping sauvage, les amis qui venaient : les Phélès, les Martin, les Barles, les enfants qui jouaient tout le jour, nous qui passions nos journées et nos soirées à rire ! L’été 64, maman a gardé Lalie un mois, mais dès 65, nous l’avons emmenée. Mais c’était reparti pour peu de temps : papa, le matin, me faisait les courses et les pleins d’eau à Fos village, et il partait travailler, toutes nos journées de vacances se passaient sans lui. Mais le soir, c’était la fête quand il revenait, on l’attendait pour se baigner. On était tout le jour dans l’eau, Lili était des nôtres, jusqu’en 67, où on nous a fait décamper pour faire ce fameux port de Fos.
Les années ont passé, la grande école pour Annie, puis pour Nicole, pour Colette, toujours à l’école des Capucins. Je faisais les trajets en vélo, une devant, une derrière, le vélo a été vraiment mon seul moyen de transport, matin, midi et soir pendant longtemps. Les allocs étaient plus importantes, et un jour, j’ai acheté la télé et d’un coup, on a eu un œil sur le monde. Papa qui n’en voulait pas a boudé trois jours entiers, mais le samedi ou le dimanche suivant, match de rugby, alors là, mes enfants, j’avais eu une idée de génie, il s’est régalé et fini le mourre !... Je regardais tout, même l’enterrement du pape, je ne sais plus lequel11 Jean XXIII, mort le 3 juin 1963, avec deux petites sœurs des pauvres qui quêtaient dans le coin, qui ont vu le papa qu’on promenait dans Rome « Madame, permettez-nous de rester pour regarder en priant etc, etc… » Bien sûr mes sœurs, ce sera l’aumône, et j’ai gardé ces deux saintes femmes, pieds nus dans leurs sandalettes, corde nouée à la taille et cornettes blanches dans mon univers « rouge » ! Elles ont dû me remercier au moins un quart d’heure, j’en ris encore, c’était tombé juste sur ma maison !
Annie et Nicole
chez les garnds-parents Chayne
Maguy Jeannette et leurs filles
à Lambesc
Les vacances à Fos